La Muse
Villepin, prends ton luth et me donne un baiser.
Ton heure est arrivée, voici venue l’aurore,
Demain à Matignon, tu vas enfin éclore
Méfie-toi seulement de trop vite lasser.
LE VILLEPOETE (lyrique)
Je veux aller à Matignon
Et devenir Premier ministre
Je vais gagner plein de pognon
Mais fréquenter de nombreux cuistres.
La Muse
VIllepin c'est prend ton lyth, c'est Chichi qui t'appelle
Il t’offre Matignon, tu parles d’un turbin,
Tu vas enfin connaître une gloire immortelle.
Après Raffarin trois, voici Villepin un !
LE VILLEPOETE (songeur)
Comme il fait gris sur l’Elysée.
J’ai cru voir une ombre formée.
On aurait dit Alliot-Marie
Ou ce gredin de Sarkozy.
La Muse
Villepin prends ton luth, fais ton gouvernement
Tu vas devoir traiter avec des imbéciles,
Raffarin à côté avait l’air compétent
Et tu vas, à ton tour, te faire de la bile.
LE VILLEPOETE (inquiet)
Pourquoi mon cœur bat-il si vite,
Pourquoi s’enfle mon pantalon ?
Aurais-je un début d’érection ?
Est-ce le doute qui m’habite ?
La Muse
Villepin, prends ton luth, c’est une vraie conquête :
Ils vont être nombreux à réclamer ta tête
Les plus désespérants sont les chiants les plus beaux
Et j’en sais d’immortels qui sont de purs nabots.
LE VILLEPOETE
Que ce portrait est admirable,
Je reconnais à travers lui
L’horrible nabot de Neuilly
(Qui est un mari lamentable).
La Muse
Villeluth, prends ton pin et montre ta jeunesse
Ne reste pas assis sur une seule fesse
Matignon s’offre à toi, c’est un commencement
Car en deux mille sept tu seras président.
LE VILLEPOETE
Président ! O ma muse, est-ce ainsi que tu vois
L’avenir radieux qui se présente à moi ?
La Muse
Ne te réjouis pas trop, souviens-toi de Juppé !
Le pouvoir sur ta vie va faire des ravages,
Dans six mois tu verras de désolants sondages
Qui fouleront au sol ta popularité.
Vois-tu dans quel état a fini Raffarin ?
On dirait un crapaud des marais poitevins.
Souviens des Romains, médite leur parole :
La roche Tarpéienne est près du Capitole !
LE VILLEPOETE (mégalo et grandiose)
Courbez-vous devant Villepin !
Je vais faire tomber des têtes !
Vous verrez ce qu’est un requin
Pour l’instant : « vos gueules les mouettes ! »
(avec Alfred de Mupin)
Commentaires (2)
1. François F 09/05/2007
Vais-je devenir aussi mégalo ?
2. Jacques C 22/01/2010
J'adore. Je vais lire ça à Harari